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Nos rêves s’en iront par les chemins…

Exposition Nos rêves s’en iront par les chemins…
Bohuslav Reynek, Suzanne Renaud, gravures et poèmes
Bibliothèque d’étude et du patrimoine, 12 boulevard Maréchal Lyautey – Grenoble
Du 2 avril au 2 décembre 2015 (fermeture estivale du 5 juillet au 31 août)
La Ville de Grenoble possède un fonds Renaud-Reynek, unique en France par sa richesse et sa diversité, constitué au début des années 1980 de dons successifs d’amis grenoblois de Suzanne Renaud et Bohuslav Reynek. Il comprend essentiellement des gravures et dessins originaux de Bohuslav Reynek et des poèmes et lettres autographes de Suzanne Renaud. L’exposition Nos rêves s’en iront par les chemins…, organisée par la Bibliothèque municipale d’étude et du patrimoine de Grenoble, dévoile une partie de ce précieux patrimoine ainsi que des œuvres provenant de collections particulières et du fonds de Dotation Renaud Reynek, récemment créé.

Les deux salles consacrées à l’exposition donnent à voir avec sobriété, en résonance avec le contexte littéraire, artistique et politique de leur époque, le déroulement de l’œuvre de traducteur, peintre et graveur de Reynek et celui de l’œuvre poétique de son épouse durant les quatre décennies de la vie du couple. La présentation est organisée en deux périodes, articulées autour de la date de leur départ définitif de Grenoble, en 1936. L’accent est mis sur les liens des deux artistes avec le Dauphiné. Dessins et gravures, poèmes, ouvrages rares et lettres offrent leur émouvant silence à la sensibilité du visiteur.
 
Allocution de Mme Annick Auzimour, 2 avril 2015
  Il y a des êtres passeurs d’amitié

Autour de l’exposition :
Animations : voir http://www.bm-grenoble.fr
Communication à l’Académie delphinale, samedi 24 octobre, à 14h30 aux Archives départementales de l’Isère, 2 rue Auguste-Prud’homme à Grenoble, par Annick Auzimour : Le Don Quichotte de Bohuslav Reynek, l’album de Grenoble, 1960 (avec diaporama).

Photo Frédéric Virone

Photo Frédéric Virone

Suzanne Renaud – Lettres à Suzon / Dopisy Suzon (1947-1963)

Ces quarante-cinq lettres, expédiées de Petrkov, le village de Bohême où Suzanne Renaud vit depuis 1936 auprès du graveur tchèque Bohuslav Reynek, sont presque toutes adressées à sa nièce Suzanne, dite Suzon, fille ainée de sa sœur Marcelle, qu’en raison des événements politiques elle ne revit jamais après 1947. Censure et pudeur ne laissent guère à l’auteur la liberté d’évoquer sa vie quotidienne dans une correspondance où l’on ne parle de soi qu’à mots couverts, avec une pincée d’humour pour résister avec dignité à l’oppression du régime communiste. Écrites dans sa belle langue de poète, ces lettres sont sources d’informations biographiques ou littéraires et permettent de mieux connaître la personnalité de Suzanne Renaud, dont les pensées distillent silencieusement une sagesse. En écho de ces lettres, à défaut des réponses de Suzon dont peu ont été retrouvées à ce jour, les Souvenirs de famille de Magali Robert, sœur de Suzon, accompagnés de documents enrichissent le décor de ce lien épistolaire et en éclairent le contexte.

 
Lettres à Suzon